Lorsque l’Aide Suisse contre le Sida a été créée le 2 juin 1985, le sida évoquait la peur et le rejet. On parlait alors de « peste gay », les hommes homosexuels étaient fortement stigmatisés et les structures d’aide faisaient défaut. L’organisation a vu le jour grâce à cette communauté, dans un élan de solidarité et d’entraide et pour répondre au besoin de ne pas rester les bras croisés. Aujourd’hui, l’Aide Suisse contre le Sida sert d’intermédiaire entre les personnes vivant avec le VIH, les spécialistes, la politique et les autorités. C’est un centre de compétences pour le VIH et d’autres IST.

Depuis 1985, le rapport de la société au VIH a profondément évolué. Dans son discours lors de la célébration des 40 ans de l’association, le conseiller fédéral Beat Jans a, lui aussi, apprécié ce changement à sa juste valeur : «Hier kommt das Zitat rein.» En menant des actions de prévention, en agissant sur le plan politique et en proposant des offres de soutien concrètes, l’Aide Suisse contre le Sida a joué un rôle central dans cette évolution.

Si le VIH se soigne bien, il ne faut pas pour autant oublier les humains !

L’arrivée des traitements antirétroviraux a permis une amélioration significative dans la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Un traitement efficace permet de limiter suffisamment la multiplication du VIH dans le corps pour qu’il ne soit plus détectable dans le sang. Il n’est alors plus transmissible, même sexuellement. En 2008, c’est en Suisse que, pour la première fois au monde, des autorités et spécialistes ont reconnu cette étape importante dans la prévention du VIH, dans une déclaration connue sous le nom de « Déclaration suisse » (« Swiss Statement »).

Malgré ces progrès, le VIH n’est pas vaincu. Les discriminations, le manque d’informations et les obstacles structurels persistent. Anne Lévy, directrice de l’Office fédéral de la santé publique, a rappelé ces difficultés dans son discours lors de la fête d’anniversaire : « Une politique de santé réussie n'exclut personne ! Ce qui était valable pour la crise du sida est toujours important aujourd'hui. » La lutte contre la transmission du VIH et la transmission d’autres IST est toujours une mission centrale.

« Aujourd’hui, on ne guérit pas le VIH, mais avec un traitement, on peut vivre avec aussi longtemps et en aussi bonne santé que les gens vivant sans. En Suisse, les discriminations constituent toujours la difficulté majeure. C’est pourquoi il faut poursuivre les efforts contre la stigmatisation et pour la prévention du VIH et des autres IST », souligne Andreas Lehner, directeur de l’Aide Suisse contre le Sida.

Fête des 40 ans de l’ASS le vendredi 13 juin 2025 au Musée national suisse de Zurich

Le 13 juin 2025, entourée de quelque 700 invité·x·e·s, l’Aide Suisse contre le Sida a fait le bilan de ses 40 années d’engagement. La fête organisée au Musée national suisse à Zurich a été ponctuée de discours, de musiques, de performances et du traditionnel rituel du patchwork pour offrir un temps de commémoration silencieux. Parmi les invité·x·e·s, citons Rita Famos, présidente de l’Église évangélique réformée de Suisse, Joseph Maria Bonnemain, vice-président de la Conférence des évêques suisses, Jacqueline Fehr, conseillère d’État zurichoise, Marieke Kruit, maire de Berne et Birgit Poniatowski, directrice de l’IAS.

Pour la présidente Paola Riva Gapany, cette journée a été l’occasion de prendre du recul : « Avant, je pensais que si un jour on n’avait plus besoin de nous, ce serait parce que nous aurions bien fait notre travail. Mais aujourd’hui, je sais que la santé sexuelle sera toujours un sujet », explique Paola Riva Gapany, présidente de l’Aide Suisse contre le Sida. « Le VIH est toujours un sujet central, mais entretemps, nous avons élargi nos thématiques, poursuivi notre développement et notre action. »

^{© David Rosenthal (à mentionner lors de l'utilisation)}

^{© Michael Schmid  (bei der Verwendung vermerken)}

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