De Johanne Guex
Un cadre intersectionnel est essentiel pour comprendre les inégalités liées au VIH
Les inégalités en matière de santé ne peuvent être comprises uniquement à travers le prisme du genre. Elles nécessitent une analyse intersectionnelle du genre et de déterminants socio-économiques. Ces dimensions interagissent pour créer des discriminations cumulatives où les groupes sociaux les plus exposés au risque de VIH sont souvent les moins en capacité de se protéger.
La stigmatisation intersectionnelle crée des effets multiplicatifs plutôt qu'additifs
Lorsque des individus sont confrontés à de multiples identités stigmatisées (telles que le statut VIH et l'orientation affective et sexuelle), ces « stigmates » ne s'additionnent pas simplement. Ils amplifient et multiplient les effets indésirables sur la santé mentale et physique. La stigmatisation du VIH servant souvent de principal moteur aux conséquences négatives sur la santé.
Les barrières du système de santé aggravent les facteurs de risque individuels
L'accès aux soins ne se limite pas à la disponibilité géographique, mais peut impliquer des barrières administratives, des expériences de discriminations et la manière dont le personnel soignant exerce son « pouvoir » avec les patient.e.s. Ces problèmes systémiques affectent en particulier les personnes issues de minorités racisées et les milieux socio-économiques moins favorisés par le biais d'un traitement inégalitaire et d'une méfiance à l’égard des institutions médicales.
Les approches fondées sur les droits sont essentielles pour une prévention efficace du VIH
Les programmes de prévention du VIH ne peuvent être efficaces que s'ils s'attaquent aux questions fondamentales des droits, notamment de l'emploi, du logement, de la protection juridique et de la dignité. Cela nécessite d'aller au-delà des prestations médicales pour investir réellement dans l'équité et la justice pour les communautés marginalisées ou stigmatisées.
Des interventions adaptées doivent tenir compte des différences régionales et individuelles
Pour les personnes consommant des substances psychoactives par injection, les stratégies de prévention et de soins du VIH doivent être adaptées aux différences régionales et aux circonstances individuelles plutôt que d'utiliser des approches uniformes. Cela englobe la compréhension de la dynamique communautaire, tout en fournissant des conseils personnalisés de réduction des risques.
Les données démographiques réelles révèlent des vulnérabilités cachées
Les grandes études de cohortes utilisant des données démographiques réelles, malgré leurs limites, fournissent des informations essentielles sur les populations vulnérabilisées qui sont souvent invisibilisées dans les discussions politiques. Cette approche fondée sur des preuves scientifiques aide à illustrer les inégalités de santé et à promouvoir des interventions et des préventions ciblées.
La stigmatisation du VIH comporte de multiples dimensions complexes qui vont au-delà de la simple discrimination
La stigmatisation du VIH opère à travers de multiples dimensions interconnectées, notamment la stigmatisation anticipée, la stigmatisation perçue par la communauté, la discrimination vécue, l'auto-stigmatisation et les microagressions. Ces différentes formes créent des voies complexes affectant l'observance du traitement, le maintien dans la chaine de soins et les résultats sur la santé par l’influence de ces facteurs psychologiques et sociaux.
Liens : Framing Mechanisms Linking HIV-Related Stigma, Adherence to Treatment, and Health Outcomes - PubMed